La voiture, ça fait bander. Présentée dans la publicité comme un attribut de séduction et un gage de virilité, elle devient un objet de désir destiné avant tout aux hommes. En 1993, Audi ose même le slogan : Il a une Audi, il aura la femme. Si aujourd’hui les femmes achètent des voitures autant que les hommes, dans les esprits on peine à passer la vitesse supérieure. La voiture reste un symbole phallique par excellence, pourtant sa carrosserie, elle, est régulièrement comparée aux courbes d’une femme. Sa charge érotique est relayée et popularisé par le cinéma, de James Bond qui embarque ses conquêtes en Aston Martin, à Gatsby séduisant Daisy à bord de sa Rolls-Royce, au couple sado-masochiste du film Crash de David Cronenberg qui provoque des accidents de la route pour mieux s’exciter… Et plus on associe la voiture au corps et au sexe, plus on lui prête des qualités humaines. Certains “mécanophiles” ont de l’attirance sexuelle pour la prodigieuse mécanique des véhicules motorisés et sans aller aussi loin, les conducteurs et conductrices ne sont-ils pas tous et toutes amenés à entretenir des rapports très intimes avec leurs véhicules ? Tracks passe derrière le volant et part à la rencontre des artistes qui interrogent le rapport étrange, presque charnel, que la société entretient avec l’automobile et qui veulent renverser les dynamiques sexistes qui se cachent sous le capot.