Article | 1942, tournant dans la deuxième guerre mondiale

L’année 1942 représente un tournant décisif dans le cours de la Seconde Guerre mondiale, marquée par des événements clés qui ont modifié le rapport de force entre les puissances de l’Axe et les Alliés. Alors que la guerre faisait rage sur plusieurs fronts, des batailles emblématiques telles que celle de Stalingrad et la bataille de Midway ont non seulement révélé les faiblesses des armées ennemies, mais ont également galvanisé l’espoir et la détermination des nations alliées.

1. Les données changent

En 6 mois, la situation militaire se retourne complètement. Les Alliés se redressent grâce à plusieurs facteurs :

Une amélioration du matériel

Elle se fait par une mobilisation massive des énergies notamment aux États-Unis. Une véritable économie de guerre se met en place : elle conduit à tourner l’essentiel de la production industrielle vers la satisfaction des besoins des armées, c’est la mise en place de l’industrie de guerre. Le président Roosevelt lance ainsi, en janvier 1942, le Victory Program.

Des progrès similaires se font au Royaume-Uni ou en URSS, mais la productivité est moins importante qu’aux États-Unis.

L’Allemagne nazie mobilise également son économie pour la mettre au service de la guerre.

Le début de l’année 1942 est donc marquée par une amélioration des conditions matérielles au service de la guerre. Cette amélioration se fait nettement en faveur des Alliés grâce aux États-Unis qui, à eux-seuls, fabriquent plus que l’ensemble des dictatures.

Une amélioration de la coordination des forces armées

Cette amélioration joue aussi en faveur des Alliés. Les Alliés se rencontrent et fixent les grandes lignes d’une stratégie commune. Un haut commandement commun se met en place : dès 1943, Dwight Eisenhower est nommé commandant en chef des forces alliées sur le front occidental.

Une multiplication des zones de front

C’est le dernier facteur qui joue dans le sens d’une victoire des Alliés. En effet, les troupes nazies doivent combattre en Méditerranée, en Afrique, dans l’Atlantique. Elles doivent surveiller les plages françaises tout en tenant le front de l’est qui s’étend sur plus de 3000 km.

L’émiettement des possessions japonaises dans le Pacifique joue le même rôle face aux États-Unis.

Les territoires conquis par les puissances de l’Axe sont donc devenus intenables face à la pression conjointe des Alliés, aidés par la logistique américaine.

2. La première victoire en Europe

Elle s’effectue sur le front de l’est. Face à l’URSS, Hitler ne souhaite pas seulement tenir les positions conquises; sa stratégie est plus ambitieuse :

  • il veut s’approprier le pétrole du Caucase,
  • il souhaite couper la route d’approvisionnement de l’URSS en produits américains, route passant par l’Iran
  • il voudrait enfin conquérir la ville de Moscou.

En septembre 1942, les troupes nazies conquièrent Stalingrad après des combats très violents : cette conquête doit ouvrir la route de Moscou. En réalité, Stalingrad ne sera jamais totalement aux mains des Nazis.

En novembre 1942, les Soviétiques contre-attaquent : supervisés par Joukov, ils encerclent l’armée de Paulus dans Stalingrad. Hitler interdit toute retraite à Paulus qui est forcé de capituler le 2 février 1943 après un hiver désastreux pour l’armée nazie.

Stalingrad est donc la première grande défaite nazie.

Conséquences de cette défaite nazie :

  • 90.000 soldats allemands sont faits prisonniers. Le reste de l’armée allemande se replie en Ukraine où elle est à nouveau battue par les Soviétiques.
  • fin 1943, la moitié des territoires occupés sont reconquis par les Soviétiques.
  • la bataille de Stalingrad marque un véritable coup d’arrêt dans la progression nazie en Europe.

3. Les premières victoires dans le monde

Dans le Pacifique

Les premières victoires américaines se déroulent chronologiquement avant les victoires soviétiques, mais leurs conséquences sont moins spectaculaires. Ce sont des victoires aéronavales qui permettent aux États-Unis de prendre le dessus face aux Japonais.

La bataille de Midway (3-6 juin 1942) marque ainsi le début du replis japonais. À partir d’août 1942, avec le débarquement à Guadalcanal, débute la véritable reconquête du Pacifique.

En Afrique

Jusqu’à l’été 1942, la situation est plutôt favorable aux puissances de l’Axe.

Mais en octobre 1942, le général britannique Montgomery lance une contre-offensive alliée en Afrique du Nord : elle se conclut par la victoire d’El Alamein (en Égypte).

L’Afrikorps de Rommel doit battre en retraite face aux troupes britanniques.

Le 8 novembre 1942 débute l’opération « Torch » : les troupes américaines et britanniques débarquent ensemble en Afrique du Nord et combattent sous le commandement unique d’Eisenhower. Elles s’attaquent aux ports marocains et algériens.

Cette attaque a deux conséquences importantes :

  • en France, la zone sud, dite « libre » est envahie par les Allemands
  • Hitler envoie des renforts en Tunisie. Ces renforts sont commandés par Rommel. Ce dernier se heurte aux Américains ; il réussit à reprendre du terrain, mais est finalement encerclé et rappelé par Hitler en mars 1943.

Également en mars 1943, les troupes alliées ont reçu le renfort des troupes françaises libres commandées par le général Leclerc. Conjointement elles repoussent les Allemands jusqu’en Tunisie. Les troupes allemandes et italiennes capitulent en Tunisie (au Cap Bon) en mai 1943.

Mai 1943 est une date importante car à partir de mai 1943 plus aucun soldat de l’Axe ne demeure en Afrique. Avec cette date, la victoire des Alliés est vraiment en marche.