Article | Martha Jane Canary, la vraie « Calamity Jane »

Martha Jane Canary naît le 1er mai 1852 à Princeton (Missouri) d’un père mormon. Elle est alors l’aînée d’une fratrie de six, avec deux frères et trois sœurs. Sa vie paraît sans histoire jusqu’à l’adolescence.

Emigration vers le montana

En 1865, alors qu’elle a treize ans, sa famille décide d’émigrer au Montana, puis à Salt Lake City. C’est au cours de ce voyage de cinq mois que Jane sera initiée aux joies de la vie de trappeur et aux dangers du far-west.

Intégrée à une caravane, elle ne reste pas avec les filles de son âge, mais saisit toutes les occasions d’accompagner les hommes à la chasse ou en ville, apprenant à dresser puis à monter les chevaux.

Tragédies familiales

Malheureusement, sa mère meurt un an après être arrivée à destination, et son père s’éteint à son tour à peine arrivé à Salt Lake City. À 16 ans, Jane est orpheline. Munie d’un bon cheval, elle mène quelque temps une vie de vagabonde et s’habille en homme, ce qui suscite la réprobation des citadins puritains.

Une vie hors normes

Il faut réaliser qu’en 1877, par exemple, une jeune femme est condamnée à une forte amende pour s’être habillée en garçon. En dépit du folklore, il est à peu près inconcevable qu’une femme entre dans un saloon ou boive de l’alcool.

En fait, Jane s’oriente vers toutes les activités qui lui permettent de voyager. Elle aide les poseurs de rails de la Northern Pacific Railroad, puis devient éclaireur dans le cadre des guerres indiennes, au service du Général Custer puis du général Crook.

Elle serait la première femme à s’être aventurée dans les Black Hills de l’Arizona, un des derniers bastions des Sioux.

Rencontre avec wild bill hickok

Lorsqu’elle en a le loisir, néanmoins, elle passe quelque temps à Deadwood (Dakota). C’est probablement là qu’elle rencontre le fameux Wild Bill Hickok, et a une fille (peut-être de ce dernier) vers 1873.

Mais trois ans plus tard, Wild Bill est abattu lors d’une partie de poker. Jane repart sur la route : on la retrouvera à Deadwood, soignant les victimes d’une épidémie de variole en 1878, puis tenancière d’un hôtel, mariée à un certain Charles Burke vers 1885.

Une popularité croissante

Ses entretiens fantasques avec les journalistes et sa descente légendaire maintiennent sa popularité. Elle repasse à Deadwood en 1895, à 43 ans donc ; mais déjà le Far West authentique connaît ses derniers feux.

L’exil des légendes de l’ouest

Progressivement, en effet, les légendes de l’Ouest aux articulations fatiguées émigrent à l’Est où elles deviennent des phénomènes de foire le plus souvent pathétiques.

Calamity Jane – qui a obtenu son surnom à l’époque où elle fréquentait le général Custer – s’exhibe dans le Wild West Show de Buffalo Bill, où elle croise Sitting Bull, lui-même réduit à vendre ses photos.

Derniers jours de calamity jane

Elle s’exhibe encore à l’exposition Pan-Américaine de 1901 à Buffalo, où elle fait le coup de poing. Les policiers ne savent que faire de cette alcoolique aussi légendaire qu’encombrante.

Calamity repart dans le Montana, aidée par Buffalo Bill, et meurt le 1er août 1903. Elle est enterrée au cimetière du Mont Moriah, à Deadwood, à côté de Wild Bill Hickok.