Article | Maladie de Parkinson : quels sont les signes à surveiller ?

La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative chronique qui affecte principalement le système moteur, bien que ses effets puissent également toucher d’autres aspects de la santé.

Identifiée pour la première fois au début du XIXe siècle par le Dr James Parkinson, cette maladie continue de faire l’objet de nombreuses recherches pour mieux comprendre ses origines et améliorer ses traitements. Les signes annonciateurs de la maladie de Parkinson peuvent varier d’une personne à l’autre, mais certains symptômes sont particulièrement courants et peuvent servir d’indicateurs précoces.

Voici un aperçu détaillé des principaux signes à surveiller.

Tremblements au repos

L’un des premiers et des plus évidents symptômes de la maladie de Parkinson est le tremblement au repos.

Ces tremblements commencent souvent dans les mains, mais peuvent également affecter les jambes, le menton ou d’autres parties du corps. Ce type de tremblement se produit généralement lorsque les muscles sont détendus et cesseront souvent lors du mouvement volontaire.

Par exemple, une personne peut remarquer que sa main tremble lorsqu’elle est posée sur ses genoux, mais que ce tremblement disparaît lorsqu’elle utilise sa main pour saisir un objet.

Ces tremblements peuvent devenir de plus en plus prononcés avec le temps, affectant sérieusement la capacité de l’individu à accomplir des tâches quotidiennes. Bien qu’ils ne soient pas toujours douloureux, ils peuvent être embarrassants et perturbants, contribuant à un sentiment de perte de contrôle.

Rigidité musculaire

La rigidité musculaire, ou raideur, est un autre signe précoce de la maladie de Parkinson. Les personnes affectées peuvent ressentir une tension dans les muscles et une réduction de l’amplitude des mouvements.

Cette rigidité peut causer des douleurs et une gêne, rendant les mouvements quotidiens plus difficiles. Par exemple, une personne peut avoir du mal à tourner la tête, à lever les bras ou à plier les genoux. Elle est souvent plus prononcée d’un côté du corps que de l’autre et peut interférer avec la posture et l’équilibre, rendant les activités comme se lever d’une chaise ou marcher plus laborieuses.

De plus, la raideur peut entraîner des crampes musculaires douloureuses, exacerbant encore les difficultés de mobilité et de confort.

Lenteur des mouvements (bradykinésie)

La bradykinésie, ou lenteur des mouvements, est un symptôme clé de la maladie de Parkinson. Les personnes atteintes peuvent remarquer que leurs mouvements deviennent plus lents et moins coordonnés.

Cette lenteur peut rendre les tâches simples, comme boutonner une chemise ou écrire, extrêmement difficiles. Par exemple, une personne peut prendre plusieurs minutes pour réaliser une action qui ne nécessitait auparavant que quelques secondes.

La bradykinésie affecte également la capacité à initier des mouvements, rendant le commencement d’une marche ou le changement de position particulièrement ardu. Cette lenteur n’est pas seulement physique, elle peut également affecter les processus mentaux, ralentissant la pensée et la prise de décision.

Perte de l’expression faciale

Une perte de l’expression faciale, parfois appelée « hypomimie » ou « visage de masque », est souvent observée chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Les muscles du visage peuvent devenir rigides, donnant l’impression d’un visage figé ou inexpressif, même lorsque la personne est émotive.

Cela peut conduire à des malentendus dans les interactions sociales, car les autres peuvent interpréter à tort l’absence d’expression comme un manque d’intérêt ou de réaction émotionnelle. En réalité, la personne peut ressentir des émotions intenses, mais être incapable de les exprimer physiquement.

Cette condition peut affecter la qualité des relations personnelles et professionnelles, ajoutant une dimension supplémentaire aux défis quotidiens déjà posés par la maladie.

Troubles de la marche et de l’équilibre

Les troubles de la marche sont fréquents chez les personnes atteintes de Parkinson. Cela peut inclure des difficultés à initier le mouvement, une tendance à traîner les pieds, ou à prendre des pas plus courts.

Des problèmes d’équilibre peuvent également survenir, augmentant le risque de chutes. Par exemple, une personne peut ressentir une instabilité lorsqu’elle se lève ou change de direction, ce qui peut entraîner des trébuchements ou des chutes.

Les troubles de l’équilibre peuvent également provoquer une démarche instable et hésitante, rendant les déplacements plus lents et nécessitant une plus grande concentration pour éviter les accidents. Cette perte de stabilité peut limiter l’indépendance de la personne, car elle peut devenir réticente à se déplacer seule, par crainte de tomber et de se blesser.

Changements dans l’écriture

Un autre signe précoce de la maladie de Parkinson est le micrographisme, ou réduction de la taille de l’écriture.

Les personnes peuvent remarquer que leur écriture devient plus petite et plus serrée au fil du temps, rendant la lecture difficile. Ce phénomène est souvent l’un des premiers signes reconnus par les patients eux-mêmes, car il est facilement observable dans les notes ou les listes de courses quotidiennes.

Le micrographisme peut également être associé à une diminution de la fluidité des mouvements de la main, rendant l’écriture plus laborieuse et moins lisible. Cette modification peut compliquer la communication écrite et contribuer à une frustration accrue, car la personne doit faire un effort supplémentaire pour que son écriture soit compréhensible.

Altérations de la voix

La dysphonie, ou altération de la voix, est également un symptôme précoce de la maladie de Parkinson. Les personnes peuvent constater que leur voix devient plus douce, monotone ou rauque.

Cette altération peut rendre la communication verbale plus difficile. Par exemple, une personne peut avoir du mal à parler fort, ce qui rend sa voix difficile à entendre dans des environnements bruyants ou lors de conversations de groupe. La dysphonie peut également inclure des variations de ton limitées, ce qui donne à la voix un caractère monotone et moins expressif.

Ces changements peuvent réduire l’efficacité de la communication et entraîner des malentendus, car les nuances émotionnelles sont moins perceptibles. La difficulté à projeter la voix peut également limiter la participation aux interactions sociales et professionnelles.

Troubles du sommeil

Les troubles du sommeil sont courants chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Cela peut inclure l’insomnie, des mouvements involontaires pendant le sommeil, et des troubles du comportement en sommeil paradoxal, où les personnes agissent leurs rêves de manière vigoureuse.

Par exemple, une personne peut se réveiller fréquemment la nuit en raison de mouvements brusques ou de cauchemars. Les troubles du sommeil peuvent également se manifester par des difficultés à s’endormir ou à rester endormi, ce qui entraîne une fatigue chronique pendant la journée. Cette fatigue peut affecter la concentration, l’humeur et la capacité à accomplir les tâches quotidiennes.

Les perturbations du sommeil peuvent également exacerber d’autres symptômes de la maladie, comme la raideur musculaire et la bradykinésie, créant un cercle vicieux de mal-être.

Problèmes digestifs et urinaires

Les problèmes digestifs, comme la constipation, et les troubles urinaires, comme une envie fréquente d’uriner ou des difficultés à contrôler la vessie, peuvent également être des signes annonciateurs de la maladie de Parkinson.

Ces symptômes sont souvent sous-estimés, mais ils peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de vie. Ainsi, la constipation peut être persistante et difficile à gérer, nécessitant des changements alimentaires et des médicaments pour soulager l’inconfort. Les troubles urinaires peuvent provoquer des réveils nocturnes fréquents, perturbant davantage le sommeil.

Ces problèmes peuvent également entraîner une gêne sociale et une anxiété accrue, car la personne peut craindre des accidents ou des situations embarrassantes en public. L’impact cumulatif de ces symptômes peut réduire considérablement le bien-être général et la capacité à mener une vie active et indépendante.

Anxiété et dépression

Les troubles de l’humeur, tels que l’anxiété et la dépression, sont fréquents chez les personnes atteintes de Parkinson, parfois même avant l’apparition des symptômes moteurs. Ces troubles peuvent être liés aux changements chimiques dans le cerveau causés par la maladie.

Une diminution des niveaux de dopamine, un neurotransmetteur clé, peut affecter l’humeur et le comportement. Les personnes peuvent ressentir une tristesse profonde, une perte d’intérêt pour les activités qu’elles appréciaient auparavant, et une fatigue mentale accrue. L’anxiété peut se manifester par une inquiétude excessive, des attaques de panique, et une nervosité constante.

Ces troubles de l’humeur peuvent compliquer la gestion des autres symptômes de la maladie et nécessiter une prise en charge spécifique, comme une thérapie ou des médicaments antidépresseurs, pour améliorer la qualité de vie.

Diminution de l’odorat

Une diminution de l’odorat (hyposmie) est un symptôme précoce souvent ignoré. Les personnes atteintes peuvent remarquer une réduction de leur capacité à détecter les odeurs ou à différencier les parfums. Ce symptôme peut apparaître plusieurs années avant les autres signes moteurs de la maladie de Parkinson.

Ainsi, une personne peut ne plus sentir le parfum des fleurs, l’arôme des aliments cuisinés ou même des odeurs potentiellement dangereuses, comme le gaz ou la fumée. Cette perte d’odorat peut affecter le goût des aliments, rendant les repas moins agréables et pouvant entraîner une perte de poids involontaire.

Bien que ce symptôme ne soit pas invalidant en soi, il peut fournir un indice précieux pour un diagnostic précoce, permettant une intervention plus rapide et potentiellement plus efficace.

Fatigue et épuisement

La fatigue chronique et un sentiment d’épuisement peuvent être des signes précoces de la maladie de Parkinson.

Cette fatigue peut ne pas être proportionnelle à l’activité physique ou mentale, et peut affecter la capacité à accomplir les tâches quotidiennes. Une personne peut ainsi se sentir épuisée après des activités simples comme se lever le matin ou préparer un repas. Cette fatigue peut être accompagnée d’un sentiment de lourdeur dans les membres, rendant chaque mouvement plus difficile.

Elle peut également affecter la concentration et la mémoire, entraînant des oublis fréquents et une difficulté à suivre des conversations ou des instructions. La fatigue peut ainsi réduire l’envie de participer à des activités sociales ou physiques, conduisant à un isolement progressif et à une diminution de la qualité de vie.