Sachant que les vitamines nous sont essentielles, car nous n’en produisons pas naturellement, comment convient-il de les absorber, et à quelle dose ? Derek Muller, star de la vulgarisation scientifique sur Youtube, montre pourquoi ce marché en pleine croissance repose sur de graves méconnaissances.
Les vitamines et compléments alimentaires, vendus en pharmacie comme en grande surface, représentent une manne de quelque 100 milliards de dollars par an dans le monde. Un marché colossal, de surcroît en pleine expansion en Occident : on estime qu’une personne sur trois en consomme, contre une sur cinq il y a dix ans. De la vitamine D prescrite aux enfants aux milliers de pilules proposées sur Internet pour renforcer la mémoire, stimuler les défenses immunitaires ou ralentir le vieillissement, comment faire le tri ? Sachant que les vitamines nous sont essentielles, car nous n’en produisons pas naturellement, comment convient-il de les absorber, et à quelle dose ? Derek Muller, jeune physicien australo-canadien, star de la vulgarisation scientifique sur Youtube avec sa chaîne Veritasium, enquête à travers le monde pour mettre en évidence, en même temps que la nature des vitamines et l’histoire de leur découverte, la confusion dangereuse qui prévaut en la matière. Car la production florissante de compléments alimentaires n’est pas ou peu encadrée par les autorités sanitaires. Or, de même qu’une carence, un excès de vitamines peut tuer…
La santé de A à K
Il a fallu dix prix Nobel pour comprendre pourquoi et comment les treize vitamines identifiées à ce jour (la A, les huit vitamines B, la C, la D, la E et la K) sont indispensables au corps humain. Derek Muller rencontre ainsi un jeune Australien qui a failli perdre la vue faute de vitamine A, puis un autre, devenu champion paralympique, né avec une grave malformation de la colonne vertébrale, sa mère ayant souffert à son insu d’un déficit de folate (vitamine B9). Il découvre aussi qu’un nombre croissant d’Américains souffrent du scorbut. Causée par l’absence dans l’alimentation de fruits et légumes frais (vitamine C), cette maladie que l’on croyait éteinte avec la fin des grandes traversées à la voile est réapparue dans les pays développés à cause de la pauvreté. De Paris aux îles Lofoten (qui vécurent longtemps de la fabrication de la fameuse huile de foie de morue, riche en vitamine D et rempart efficace contre le rachitisme infantile), de l’Australie aux États-Unis en passant par le Grand Nord, le jeune journaliste scientifique sillonne la planète pour confronter les points de vue des chercheurs, des médecins et des nutritionnistes à ceux des consommateurs, passant au crible tous les aspects des vitamines, ces substances à la fois omniprésentes et méconnues. Il montre que, faute de régulation, le souci d’une alimentation bénéfique, si répandu au sein des classes moyennes occidentales, peut avoir des conséquences néfastes, et rappelle qu’une nourriture équilibrée reste la meilleure garante d’une bonne santé.
Documentaire de Sonya Pemberton (Australie, 2017, 1h29mn)
Disponible jusqu’au 30/05/2023
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