L’histoire de la Guadeloupe, joyau des Caraïbes, s’inscrit dans un contexte marqué par les explorations européennes et la conquête coloniale. Le 28 juin 1635, les Français prennent possession de cette île, un événement qui scelle leur présence dans cette région du monde.
Retour sur une aventure coloniale complexe, riche en rebondissements.
Les premières explorations européennes
En automne 1493, lors de son deuxième voyage, Christophe Colomb aborde l’île aujourd’hui connue sous le nom de Guadeloupe. Séduit par la beauté de l’endroit, il la baptise Santa Maria de Guadalupe, en hommage à un sanctuaire espagnol.
Pourtant, malgré cette découverte, l’île reste longtemps inoccupée. Les Européens, et notamment les Français, préfèrent concentrer leurs efforts sur Saint-Christophe (l’actuelle Saint-Kitts), qui devient rapidement le véritable berceau de leur présence dans les Caraïbes.
L’ambition de Charles Liénard de l’Olive et Duplessis d’Ossonville
L’histoire de la colonisation française de la Guadeloupe prend un tournant en 1635, grâce à l’audace de Charles Liénard de l’Olive.
Ce colon installé à Saint-Christophe décide de faire le voyage jusqu’à Paris pour présenter son projet à une compagnie coloniale récemment fondée par Richelieu : la Compagnie des îles d’Amérique. À Dieppe, il rencontre Duplessis d’Ossonville, avec qui il forme une alliance.
Ensemble, ils obtiennent, le 14 février 1635, l’autorisation officielle d’occuper la Guadeloupe. Cette autorisation s’accompagne d’un contrat leur imposant de commander conjointement dans l’île qu’ils coloniseraient.
Une expédition ambitieuse mais périlleuse
Le duo met rapidement sur pied une expédition d’envergure. Celle-ci réunit 554 personnes, parmi lesquelles se trouvent des colons aux profils variés :
- Des aventuriers aisés, qui deviendront les premiers grands propriétaires terriens.
- Des travailleurs modestes, appelés « alloués » ou « 36 mois », car leur situation économique précaire les oblige à travailler trois ans pour rembourser leur voyage.
À ces colons s’ajoutent quatre missionnaires dominicains, envoyés pour évangéliser les populations locales. Une fois établis, tous les colons, qu’ils soient riches ou pauvres, accèdent à la propriété terrienne et deviennent des « Maîtres de cases ».
L’arrivée en Guadeloupe et les premiers défis
L’expédition arrive en Guadeloupe le 28 juin 1635, débarquant à la Pointe Allègre.
Les conditions de vie sur place s’avèrent immédiatement difficiles. Une grande partie des colons succombe rapidement à des maladies tropicales, obligeant les survivants à chercher un nouvel endroit pour s’installer. Ils choisissent la région de l’actuel Vieux-Port, située à l’extrême sud de la Basse-Terre.
Cependant, cette nouvelle étape est loin d’être paisible. Les colons se heurtent à la résistance des Indiens Caraïbes, des guerriers farouches qui défendent âprement leur territoire. Une guerre s’engage alors entre les deux groupes, marquant les débuts tumultueux de la colonisation française dans cette région.
L’achat de l’île par Charles Houël
Quelques années plus tard, en 1643, un autre personnage clé, Charles Houël, joue un rôle déterminant dans l’histoire de la Guadeloupe. Il décide d’acheter l’île, consolidant ainsi son statut de territoire français.
Son influence est telle qu’il obtient du roi Louis XIV le titre de marquis de Guadeloupe, consacrant son pouvoir sur l’île.