Article | 26 février 1885 : clôture de la Conférence de Berlin, partage colonial de l’Afrique

Du 14 novembre 1884 au 26 février 1885, s’est déroulée la célèbre Conférence de Berlin, un événement crucial pour le partage colonial de l’Afrique.

Cette conférence a réuni environ une quinzaine d’États, incluant les grandes puissances de l’époque telles que la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et les États-Unis, ainsi que la Belgique.

Comme pour le Congrès de Berlin de 1878, Otto von Bismarck a joué un rôle central dans cette conférence. Son objectif principal était de rééquilibrer les possessions coloniales entre la France et la Grande-Bretagne, tout en introduisant un nouvel acteur dans la course impérialiste : le Congo Belge.

Décisions et documents de la conférence

La Conférence de Berlin a débouché sur quatre déclarations diplomatiques et deux actes de navigation spécifiques aux bassins du Congo et du Niger.

Ces documents établissent le principe du libre accès aux voies fluviales pour toutes les embarcations des États signataires, interdisant toute restriction fiscale sur la navigation ainsi que tout privilège spécial.

Les seules exceptions admises concernent les droits de pilotage et les taxes portuaires.

Ces six textes ont été formellement réunis dans le célèbre « Acte général », qui se compose de sept chapitres et de trente-huit articles.

Bien que le texte proclame des objectifs de bien-être des populations locales et d’abolition de l’esclavage et de la traite des noirs, les intentions réelles des puissances étaient souvent contraires à ces principes.

Par exemple, le roi des Belges, Léopold II, a utilisé ces déclarations comme prétexte pour mener une guerre extrêmement sauvage dans l’est du Congo, remplaçant ainsi l’esclavage traditionnel par un esclavage colonial encore plus brutal.

Principes d’occupation et bénéficiaires

Les articles 34 et 35 de l’Acte général ont défini les nouveaux principes concernant l’occupation effective des territoires.

Ils stipulent que les puissances coloniales doivent notifier les autres signataires de leurs actions sur le terrain, et assurer une autorité suffisante pour faire respecter les droits acquis.

Ce système a particulièrement bénéficié au Portugal, qui a pu renforcer sa présence sur les côtes du Mozambique et de la Guinée.

Toutefois, le principal bénéficiaire de la Conférence a été Léopold II, qui a obtenu une royauté personnelle sur le Congo, distincte de la métropole belge.

Cette situation a permis au roi de diriger le Congo de manière autonome, en dehors des structures habituelles de l’État belge.