Article | 21 juin 1942 – Rommel prend Tobrouk

L’histoire de la Seconde Guerre mondiale est jalonnée de stratégies militaires audacieuses et de batailles décisives. L’une des campagnes les plus fascinantes de ce conflit est sans doute celle de l’Afrique du Nord, marquée par l’intervention de l’Afrika Korps de Rommel pour soutenir les forces italiennes en difficulté en Égypte.

Cette campagne a non seulement bouleversé le cours de la guerre dans cette région, mais elle a aussi mis en lumière les erreurs stratégiques des Alliés et la brillante tactique de guerre éclair de Rommel.

Rommel en Afrique : un renfort décisif pour Mussolini

Pour sauver Mussolini de l’impasse en Égypte, Hitler envoie Erwin Rommel en Afrique du Nord, le plaçant sous l’autorité fictive du maréchal italien Gariboldi. Cette décision marque le début d’une série d’événements qui transformeront la campagne africaine.

L’ouverture du front africain repose sur des erreurs stratégiques incompréhensibles de Churchill. Non seulement ce dernier renonce à poursuivre les troupes italiennes désorganisées, mais il permet aussi à Rommel de débarquer troupes et matériels à Tripoli, en Libye.

Rommel, quant à lui, affecte immédiatement chaque unité débarquée au front. Le 12 février, il débarque lui-même et ses troupes prennent le nom de Deutsche Africa Korps (DAK). Son objectif est clair : chasser les Anglais d’Égypte et, si possible, de la Méditerranée orientale.

Les premières offensives de Rommel

Au printemps 1941, les AlliésAnglais, Australiens et Français – comptent environ 23 000 hommes sous l’autorité du Cyrenaica Command. Rommel se lance vers l’Est dès le 24 mars, appliquant les principes de la guerre éclair.

Il occupe Benghazi, puis Derna et d’autres villes côtières, se rapprochant dangereusement de l’Égypte. Cependant, il doit contourner Tobrouk, tenue par le général anglais Leslie Morshead. La ville, un port en eaux profondes, permet aux Anglais d’envoyer des renforts.

La bataille de Tobrouk : trois phases clés

La bataille de Tobrouk se déroule en trois étapes distinctes :

Première phase : avril à juin 1941

Cette période est marquée par une offensive ratée de Rommel, malgré ses 150 000 hommes et près de 600 chars. Les défenses alliées tiennent bon, empêchant Rommel de prendre la ville.

Deuxième phase : novembre 1941

En novembre 1941, les Alliés lancent une laborieuse contre-offensive connue sous le nom d’opération CRUSADER. Cette opération réussit à lever le siège allemand après 240 jours, au prix de 18 000 morts pour les Alliés contre 38 000 pour les forces de l’Axe.

Rommel se retire alors à l’ouest, en Tripolitaine, mais il ne reste pas inactif.

Troisième phase : l’opération THESEE

Un an plus tard, Rommel rassemble les restes de son armée, désormais réduite à 125 chars, et reprend l’encerclement de Tobrouk. La ville, désormais défendue par des troupes sud-africaines et les forces françaises du général Koenig à Bir-Hakeim, tombe le 21 juin.

Rommel capture 33 000 prisonniers, 5 000 tonnes d’armes et d’équipements, et est immédiatement nommé maréchal. Malgré ses succès, Hitler ignore son conseil d’envahir Malte, ce qui aura des conséquences désastreuses.

Conclusion : les répercussions de la campagne africaine

Le succès initial de Rommel en Afrique du Nord force les Américains à intervenir en novembre 1942 avec l’opération TORCH, menée par le général Patton. Cette intervention marque un tournant dans la campagne africaine et la Seconde Guerre mondiale.

En rétrospective, la campagne de Rommel en Afrique du Nord démontre non seulement ses compétences militaires exceptionnelles, mais aussi les faiblesses stratégiques des Alliés. Ses actions en Afrique ont non seulement influencé le cours de la guerre dans cette région, mais elles ont également eu des répercussions sur les stratégies militaires et les alliances internationales.

L’histoire de la campagne africaine de Rommel reste un témoignage fascinant des complexités et des enjeux de la Seconde Guerre mondiale, soulignant l’importance de la stratégie, de la logistique et de la prise de décision dans les conflits armés.