L’histoire de Los Angeles commence bien avant l’arrivée des colons européens, avec des terres initialement occupées par deux grandes tribus indigènes : les Gabrielos (ainsi nommés par les Espagnols) et les Chumash. Ces communautés vivaient paisiblement sur le territoire où s’élèvera plus tard la métropole.
Mais l’arrivée des colons espagnols va profondément transformer leur mode de vie et l’équilibre de leur environnement.
L’arrivée des missions espagnoles et le bouleversement des populations indigènes
Les Espagnols, dans leur volonté de répandre le christianisme, ont implanté deux missions chrétiennes au cœur de ces territoires : San Gabriel et San Fernando. Ces missions ont joué un rôle central dans la colonisation et ont même réussi à convertir certains membres des tribus indigènes.
Cependant, l’introduction de maladies européennes a eu des conséquences dévastatrices pour les populations locales, qui n’avaient pas de résistance naturelle face à ces nouvelles infections. Ces épidémies ont rapidement décimé une grande partie des Gabrielos et des Chumash.
Face à ce déclin démographique, les missionnaires espagnols se sont retrouvés en difficulté pour développer la région. C’est pourquoi ils ont fait appel à des paysans mexicains pour prendre le relais et participer à l’expansion du territoire.
Un premier groupe de 44 colons mexicains s’est ainsi installé en 1781 entre les deux missions principales. Ils ont alors fondé un village qu’ils ont baptisé « Pueblo de Nuestra Señora la Reina de Los Angeles del Rio Porciúncula », en hommage à la Vierge.
L’indépendance du Mexique et l’essor des rancheros
Après l’indépendance du Mexique en 1821, la région entre dans une nouvelle ère. Le gouvernement mexicain décide de sanctuariser les missions historiques et de distribuer de vastes concessions de terres aux colons mexicains qui souhaitaient s’installer et prospérer dans cette région.
Ces premiers propriétaires terriens sont alors désignés sous le nom de rancheros et s’emploient à développer leurs terres en élevant du bétail et en cultivant de nouvelles plantations.
Dans ce contexte, Los Angeles attire également d’autres aventuriers, venus de divers horizons. Parmi eux figurent quelques Yankees, mais aussi des Français, notamment des Basques comme les frères Garnier, ainsi qu’une personnalité emblématique, Joseph Chapman, considéré comme le premier colon blanc de la région.
L’ère ferroviaire et l’essor démographique
Le véritable tournant pour la ville de Los Angeles survient en 1885, lorsque la côte Ouest des États-Unis est enfin reliée à la côte Est grâce au chemin de fer transcontinental. Ce lien ferroviaire crée une dynamique migratoire intense : des milliers de travailleurs agricoles affluent, attirés par les possibilités économiques offertes par la région.
Parmi les cultures qui se développent à cette époque, les plantations d’orangers occupent une place prépondérante, nourries par des plants ramenés directement du Brésil, qui trouvent dans le climat de Los Angeles des conditions favorables pour prospérer.
L’essor de la ville : de village à métropole
En l’espace d’un siècle, la petite communauté de colons devient une ville d’importance. En 1890, soit près de cent ans après sa fondation, Los Angeles compte déjà 50 000 habitants. Ce nombre marque une croissance considérable par rapport aux modestes débuts de la ville.
Quelques décennies plus tôt, en 1848, les deux missions historiques avaient été dissoutes, et cette même année marque également la transition de la ville sous le contrôle des États-Unis, suite à la guerre américano-mexicaine.
Los Angeles aujourd’hui : une ville en pleine expansion
Aujourd’hui, Los Angeles est devenue l’une des plus grandes métropoles des États-Unis, avec une population qui dépasse les 3,5 millions d’habitants. Cette croissance continue témoigne de l’attractivité de la ville et de son développement économique et culturel.
Le bâtiment le plus ancien de la ville, vestige de son passé colonial, est l’église Notre-Dame Reine de Los Angeles, édifiée en 1822. Ce lieu de culte représente un lien tangible avec les premières années de la fondation de la ville et symbolise la persistance des racines historiques au cœur d’une cité en constante transformation.